16,90 € – 300 Pages – Parution : août 2015
Le projet U4 est un concept très innovateur : En effet, il rassemble 4 plumes, 4 personnages différents, 4 livres, 2 maisons d’édition pour 1 seule et même histoire.
Si la trame de l’histoire reste identique sous chaque point de vue, les auteurs ont ici brillé par leurs talents : aucun des quatre romans ne se ressemble. Si nous découvrons inlassablement les mêmes faits en début de chaque ouvrage (un virus a décimé la moitié de la planète, seuls les adolescents ont survécu […]), les auteurs n’ont pas fait preuve de redondance dans la manière de nous les expliquer : Certains personnages, dont Stéphane, sont d’autant plus renseigné sur l’étendue de l’épidémie, quand d’autres (par exemple Yannis), eux, sont dans le flou total. Ainsi, nous apprenons des différents personnages que nous rencontrons et accédons aux informations en même temps qu’eux.
L’histoire en elle-même prend des tournures différentes selon le point de vue de chaque individu : leurs aspirations, sentiments ainsi que leurs caractères prennent l’ascendant sur les événements à suivre. Si chacun évolue dans une même sphère temporelle et spatiale, tous n’empruntent par les mêmes chemins. Nous assistons à un véritable chassé-croisé entre nos héros, qui s’unissent et se désunissent, s’aiment et se déchirent tout en tentant de survive ensemble puis séparément. Ici, c’est la loi du plus fort : De celui qui survivra le plus longtemps, qui prime.
J’admire ici le travail considérable de ces quatre auteurs qui sont parvenus à créer une réelle connexion entre ces personnages pourtant si dissemblables de premier abord. C’est un véritable travail d’équipe, à quatre mains, qui me fait penser à une araignée tissant sa toile : Nous sommes facilement prit dans ses filets !
J’ai beaucoup apprécié découvrir le point de vue de Koridwenn, qui reste d’ailleurs mon préféré des trois (Je n’ai pas encore lu Jules). Yannis était un peu trop dans la retenue pour moi. D’autant plus effacé, moins téméraire, d’autant plus dans le mélodrame et l’apitoiement. Tandis que Kori,elle, incarnait la force et le courage tout en faisant preuve d’une tendresse exemplaire. En rencontrant Stéphane sous le point de vue de ces deux acolytes, j’ai pensé que c’était un personnage antipathique et véritablement méchant. Voilà pourquoi, j’appréhendais ma lecture sous son point de vue.
Je ne me suis malheureusement pas trompée sur son compte…
Ici, il ne s’agit pas de comprendre si j’ai aimé ou non le livre en question, puisque la trame de l’histoire m’a vraiment transportée. Il s’agit là plus particulièrement de savoir si j’ai apprécié ou non ces 4 personnages. Autant j’ai eu un véritable coup de cœur pour la petite koridwenn, autant j’ai détesté le caractère trop imprévisible de cette Stéphane. Je ne me suis tout simplement pas identifiée à elle. Stéphane est un personnage froid, solitaire, toujours sur ses gardes, constamment sur la défensive. Ce n’est pas un personnage courageux, c’est un personnage lâche qui se cache sous des faux airs d’enfant brave.
Son fort caractère a hissé une barrière entre elle et moi, si bien que je n’ai pas réussi à m’attacher à elle. De ce fait, ma lecture a été ternie par ce personnage aux répliques et agissements que je ne comprenais parfois pas. Stéphane est seulement motivée par le fait de retrouver son père et protéger son ami Yannis. Plus rien autour n’a d’importance.
Ce focus-là, beaucoup trop axé sur sa propre personne, m’a beaucoup embêtée moi qui aime et apprécie cette notion de solidarité : Les jeunes ici doivent s’unir pour survivre et non pas se déchirer pour régner…
Cette lecture est donc en demi teinte pour moi mais elle n’est finalement pas une déception : Je savais pertinemment qu’U4 : Stéphane n’était pas un livre fait pour moi!