La série événement U4 (Chronique U4 : Yannis – Florence Hinckel)

 funphotobox1152672052djjlez

Je remercie vivement Babelio et les éditions Nathan pour cette opération spéciale !

 

r

Yannis vit à Marseille. Ses parents et sa petite sœur sont morts. Maintenant, il voit leurs fantômes un peu partout– peut-être qu’il devient fou ? Quand il sort de chez lui, terrifié, son chien Happy à ses côtés, il découvre une ville prise d’assaut par les rats et les goélands, et par des jeunes prêts à tuer tous ceux qui ne font pas partie de leur bande. Yannis se cache, réussit à échapper aux patrouilles, à manger… Mais à peine a-t-il retrouvé son meilleur ami que ce dernier se fait tuer sous ses yeux. Il décide alors de fuir Marseille et de s’accrocher à son dernier espoir : un rendez-vous fixé à Paris…

mon avis

Difficile de passer à côté de la série littéraire du moment, qui fait le buzz depuis plus d’un mois sur la blogosphère. Un travail fou a été mené pour rendre ces quatre livres attrayants aux yeux des lecteurs potentiels. C’est un véritable coup marketing qui a été brillamment accomplit. En effet, tous les éléments étaient rassemblés pour égayer la curiosité du bouquineur : Un titre qui ne parle franchement à personne, des couvertures simples mais frappantes (les regards des personnages sont vraiment vivifiants), un résumé plutôt sommaire qui ne nous en apprend fichtrement rien de bien concret, un concept très innovateur. D’ailleurs, c’est certainement ce concept inédit qui a titillé mon intérêt. U4 c’est une même histoire, un même univers, un même espace-temps, des mêmes personnages, un même but. Mais surtout, c’est quatre auteurs différents, deux maisons d’édition partenaires (Nathan et Syros), quatre points de vue différents, quatre styles d’écriture différents et quatre personnages différents. Vu d’ici c’est assez difficile à comprendre et pourtant tout est simple. Chacun des livres : Yannis, Koridwenn, Stéphane et Jules racontent tous la même histoire sous un point de vue différent et prennent vie grâce à la plume de plusieurs auteurs : Vincent Villeminot , Carole Trébor , Yves Grevet et Florence Hinckel.

Aujourd’hui encore, même après avoir terminé ma lecture je me demande comment ce projet est parvenu à se concrétiser et à fonctionner ! Des tas de questions me taraudent : Comment se déroule l’entente entre les auteurs, combien de temps cela prend de se mettre en raccord avec chacun d’eux pour ne pas retrouver des incohérences néfastes au récit, comment est venue l’idée de ce projet … Autant de questions qui resteront certainement sans réponse.
En attendant, il faudrait peut-être que je vous fasse l’éloge d’un des deux livres que j’ai reçu grâce à Babelio. J’ai choisi de découvrir en premier U4 : Yannis de Florence Hinckel et je recevrais prochainement U4 : Koridwenn d’Yves Grevet. Mon choix s’est très vite porté sur Yannis pour la simple et bonne raison que l’histoire (au début) se déroule dans ma ville fétiche : Marseille. Quel n’a pas été mon plaisir de découvrir des endroits que je connais bien aussi bien décrits dans un livre. Ça m’a d’ailleurs fait sourire à plusieurs reprises.

Si au départ j’ai été déboussolée par le style d’écriture de l’auteur, un peu hachurée, décousue, pratiquement incompréhensible je l’avoue, je me suis vite adaptée à cette façon de présenter les choses. En réalité, l’auteure à très bien réussie à nous immerger immédiatement dans la tête et l’esprit de notre personnage principal. En effet, Yannis, est un personnage à fleur de peau, complètement perdu et très éprouvé par la perte de sa famille. Eprouvant des difficultés à faire son deuil, Yannis baigne dans une sorte de brouillard mêlant folie et déni total. Notre personnage principal est écorché vif par la vie, s’il s’en est sorti indemne physiquement de cette épidémie, son état psychologique lui est alarmant. Il flirte ainsi avec la paranoïa : Il voit les fantômes de sa famille décédée, mais aussi avec la schizophrénie : Il a deux personnalités. L’une s’appelle Yannis, elle est faible, démoralisée, abattue et ne tient pas à la vie. L’autre s’appelle Adrial, c’est la représentation d’un avatar sur un jeu vidéo, elle est vaillante, forte et croit en un futur possible. Tout au long du récit ces deux personnalités s’affrontent et une seule s’en remet.

L’écriture donc m’a un peu alarmée au début, mais pas seulement. Il y avait aussi les explications sur le contexte et les évènements qui me manquaient. J’avais tout bonnement l’impression d’arriver en plein milieu d’un film. Les choses nous sont alors présentées trop succinctement. Nous comprenons facilement que nous arrivons dans un monde post apocalyptique – oui mais quand exactement ? – et qu’un virus a décimé la moitié de la population – Oui mais quel virus exactement ? – . Pour une raison que nous ignorons ce sont les jeunes âgés entre 14 ans et 18 ans qui ont survécus. Les jeunes ados sont donc livrés à eux même dans un monde saccagé par la maladie, la mort et l’horreur. Nous comprenons bien vite que l’anarchie va se déclarer.

Yannis, qui était avant un grand geek, a reçu un message étrange sur son jeu vidéo préféré (WOT) juste avant la coupure d’électricité : Il faut que tous les gamers se rendent le 24 décembre à Paris. Il semblerait que Kronos, le leader du groupe, ait un moyen de remonter le temps. Drainé par cette nouvelle, Yannis et son ami à quatre pattes Happy se lancent à l’aventure et rejoignent Paris à pied. Là-bas, ils vont faire la rencontre des autres protagonistes (Kori, Stéphane et Jules)
Le récit ne connait pratiquement pas de temps mort, l’action est toujours à son comble. Je me suis surprise aussi à avoir plus d’une fois la larme à l’œil (surtout en appréhendant ce qui pourrait arriver à mon petit Happy !). Je me suis attachée aux personnages que j’ai rencontré, j’ai été émue d’apprendre l’origine de leur blessures (physiques ou mentales) et leur passé. J’ai aussi apprécié grandir et évoluer à leur côté. Yannis n’est plus le même homme au début du récit et à la fin. C’est rare dans un livre de pouvoir cerner cette transformation.

Si l’ensemble des personnages se rencontrent à un moment donné lors du récit, ils se quittent aussi. Nous nous focalisons entièrement sur Yannis et ne pouvons donc que nous imaginer ce qui peut bien arriver aux autres pendant ce temps. Voilà pourquoi, j’ai très envie de lire chacun des livres pour connaître encore plus en profondeur ces personnages énigmatiques.

Malgré ces beaux éloges, certaines petites choses me chagrinent un peu. A commencer par mon choix du « deuxième tome » de U4. On nous a bien stipulé qu’il n’y avait pas d’ordre à la lecture, hors, force est de constater qu’ici dans Yannis nous sommes d’autant plus collés à Stéphane. De ce fait, pour savoir ce qu’il advient de nos 2 protagonistes, ou tout simplement pour découvrir le fond de ses pensées, il me semble logique de continuer ma lecture en entament U4 : Stéphane. Je pense donc que Koridwenn et Jules forment un groupe, tout comme Stéphane et Yannis.

C’est la fin qui m’a certainement le plus déçue. Je suis restée sur ma faim et me suis demandé « A quoi bon » continuer ma lecture s’il n’y a pas de fin à proprement parlé. J’ai donc vraiment beaucoup d’inquiétudes quant à découvrir U4 sous le point de vue de Kori pour la simple et bonne raison que j’ai la conviction que je vais en être déçue… Vais-je revivre les mêmes scènes ? Les mêmes dialogues partagés avec Yannis ? Vais-je avoir le fin mot de toute cette histoire au final ?

vert = très bon
vert = très bon

Cliquez sur les icônes pour avoir accès au résumé des trois autres tomes.

df rfrf uk

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.